Pauvres de nous

Actions sociales à Namur hier et aujourd’hui

En 1713, Michel Combaut demande au Magistrat de Namur de placer au Grand Hôpital un enfant orphelin de père et abandonné par sa mère qu’il a recueilli. Bien que fragiles et particulièrement exposés à la misère, les enfants ne sont alors accueillis au sein d’une institution de bienfaisance urbaine que s’ils sont nés à Namur. Cette condition est strictement imposée par les règlements des hôpitaux depuis le XVIe siècle au plus tard.

Des exceptions à cette règle sont constatées, mais à condition que les autorités locales d’origine se portent garantes de la précarité des demandeurs. En 1734, le curé et 2 échevins de la haute cour de Wierde certifient que les renseignements donnés par Françoise Jacque, veuve de Marc Servotte, couvreur qui at eu le malheur d’etre tué et assommé en tombant d’un tois de la cense de la demoiselle Cassani au lieu de Naninnes, sont avérés et que sa fille, Jeanne Joseph peut être reçue au Grand Hôpital pour y etre nourie et entretenue avec les autres pauvres.

Sous l’Ancien Régime, le phénomène des enfants « exposés », c’est-à-dire abandonnés dans l’espace public, est monnaie courante. Ceux-ci sont dirigés vers les hôpitaux urbains qui ont pour mission de les prendre en charge et d’assurer leur subsistance et leur éducation. Un des premiers actes posés est de les baptiser et de leur attribuer un nom comme c’est le cas de Madeleine de la Haye, âgée de trois mois, trouvée hors la porte de Fer, baptisée le même jour à l’église Saint-Jean-Baptiste devant son parrain, maître de l’hôpital Saint-Jacques, et sa marraine Madeleine Ferart.