Pauvres de nous

Actions sociales à Namur hier et aujourd’hui

Candidats-réfugiés d’aujourd’hui, indigents de hier…

« Par sa dépêche du 29 août 1901, Monsieur le Ministre a décidé de confisquer, en déduction, des frais occasionnés par leur (= indigents dans les dépôts de mendicité) entretien, les sommes qui sont envoyées aux colons pendant leur internement ainsi que l’argent dont ils sont porteurs à leur arrivée dans l’établissement. »
En-tête du papier à lettre du dépôt de mendicité de Merxplas – Courrier envoyé le 5 avril 1903
CPAS de Namur, Archives de la Commission administrative des Hospices civils de Namur

Les étrangers sont parfois tous proches… et les places manquent…

« (…) l’hospice Saint-Gilles est réservé avant tout aux indigents ayant droit aux secours publics à Namur. » A chacun donc son « domicile de secours » !

Et de toute manière, « aucun lit n’est actuellement vacant (à l’hospice Saint-Gilles) » 
Courrier envoyé le 18 août 1910 par le Président et le Secrétaire de la commission des hospices civils à une demande émanant du Bourgmestre et échevins de la ville de Namur
CPAS de Namur, Archives de la Commission administrative des Hospices civils de Namur

Assistance et sécurité sociale…

« La Bienfaisance publique peut soulager la misère ; elle ne peut rien aujourd’hui pour la prévenir et ce n’est pas sans raison qu’on lui adresse si souvent le reproche d’entretenir et de perpétuer le paupérisme, au lieu de contribuer à l’extirper.

« En se transformant sous l’influence des idées aussi bien que sous l’action des conditions économiques, la société semble tendre à substituer à la notion légale de la Bienfaisance publique un ensemble de conceptions qui en sont exclues, encore qu’elles aient avec elle des attaches certaines et nombreuses. L’épargne populaire, la prévoyance, la mutualité, l’assurance ouvrière sont autant d’éléments nouveaux, ignorés de la législation en vigueur, étant nés après elle, qui sollicitent à cet égard l’attention et l’intervention des pouvoirs publics. » (« Réforme de la Bienfaisance en Belgique », Bruxelles, 1900)

Charité privée versus action publique ?

« Partant de la situation de fait de la Bienfaisance telle qu’elle fonctionne aujourd’hui dans notre pays, la Commission a été frappée tout d’abord par l’importance extraordinaire du rôle par la bienfaisance privée et par l’ignorance complète de ce fait de la part du législateur. L’innombrable quantité d’associations de charité qui couvrent notre sol et qui satisfont au moins pour la moitié à l’indigence belge, où donc sont-elles reconnues par les règlements officiels ? En face de la raideur et de l’inflexibilité de l’Assistance publique, immuable dans son organisation depuis plus de cent années, ignorante des nouvelles misères qui montent d’une organisation sociale toujours changeante, rappelez-vous la souplesse, les ressources, les qualités d’adaptation de la charité privée tant confessionnelle que non confessionnelle depuis cinquante ans seulement. »
(« Réforme de la Bienfaisance en Belgique », Bruxelles, 1900)