Pauvres de nous

Actions sociales à Namur hier et aujourd’hui

Les pauvres, les orphelins et les vieillards ont souvent été aidés par la générosité, populaire comme associative. Les rôles respectifs de l’action publique et des initiatives privées a été longuement débattue tout au long de l’histoire de la lutte contre la pauvreté.

Comme aujourd’hui, la générosité peut s’exprimer par un spectacle offert :
« Nous vous informons que les pensionnaires de l’Hospice sont autorisés par Monsieur Redenbach (voir invitation ci-contre) propriétaire du grand établissement Zoologique installé place Léopold à assister gratuitement à la représentation de dimanche prochain à 2 heures de l’après-midi. »
Courrier du Président de la commission des hospices à M. le Directeur de l’Hospice d’Harscamps et à Mme la Supérieure de l’Hospice St Gilles, 31 janvier 1900.
CPAS de Namur, Archives de la Commission d’assistance publique de Namur.

En principe la main gauche doit ignorer ce que donne la main droite mais …

Avant les réseaux sociaux…

Deux demandes adressées aux directeurs des journaux « La Province de Namur » et « Vers l’Avenir » par la CAP

Vous nous obligeriez en voulant bien insérer le communiqué suivant :
« La Commission d’assistance Publique de Namur a reçu, au profit de ses orphelins, la somme de 45 frs produit d’une collecte effectuée au mariage de Mr Rombaux après une chansonnette de Mr L. Denis. Merci aux généreux donateurs. » (5 janvier 1926)
« Mr Van Iseghem, Directeur du Kursaal, a fait remettre à l’hospice St Gilles pour les vieillards 300 boules de savon de toilette. Un grand merci à ce généreux bienfaiteur. » (26 février 1929) 

La bonne idée politique…

Après la première guerre, l’échevin, officier de l’Etat-civil, Mr Mathieu a la bonne idée de demander 50 frs aux mariés quand leur mariage se célèbre en-dehors des jours réglementaires, en faveur de l’Hospice St Gilles. En sa séance du 20 septembre 1920, le Président de la Commission des hospices, le même Mathieu (!), signale qu’il a reçu divers dons de 50 frs, assez en tout cas pour procurer à chacun des vieillards 500 grammes de tabac pour les hommes et … 1 kg de sucre pour les femmes. Dans la foulée de cette séance, le 2 octobre 1920, un communiqué pour publication est envoyé aux journaux locaux ainsi titré : « Une bonne aubaine pour les vieillards de l’Hospice St Gilles. » Le courrier se termine ainsi : « Comme il s’agit d’une œuvre de bienveillance, j’ose espérer que vous voudrez bien le faire à titre gratuit. »

Le tabac revient très souvent dans les dons. Aujourd’hui ce ne serait plus politiquement correct ! Heureusement il y a aussi du chocolat, des jouets, etc.

Madame Coustenoble, parmi beaucoup d’autres, a été très longtemps une généreuse donatrice. Elle est choyée et reçoit de nombreux et chaleureux remerciements. D’autres donateurs ont pris la relève aujourd’hui, en effectuant des dons ou des legs en faveur du CPAS. N’hésitez pas …

Une tradition vivace…

« Les Molons perpétuent cette tradition. Ils restent fidèles à leur devise, plaisir et charité, dignes successeurs de 1843, ils sont fiers, à juste titre, de servir sous la bannière de ces semeurs de joie et de réconfort. Ils disent "servir", car la société Moncrabeau n'a jamais failli à son devoir envers les pauvres, et cela depuis plus de 150 ans.

En septembre, ils organisent la quinzaine de collecte pour les pauvres honteux. Si vous vous promenez dans les rues de Namur pendant cette période, vous risquez de les apercevoir en grands costumes avec leur chirlicke (tirelire) ou leurs listes afin de récolter un maximum d'argent, pour alimenter la caisse des pauvres.

Si un jour, vous rencontrez un Molon, dites-vous qu'il soutient une noble cause, ne repoussez pas son appel, vous lui permettrez de réaliser son but le plus cher ; secourir les plus déshérités. La société Royale Moncrabeau se produit également en concert dans des homes pour personnes âgées. » (Site des Molons www.royalemoncrabeau.be)