Pauvres de nous

Actions sociales à Namur hier et aujourd’hui

Innombrables sont les maux que subissent les pauvres ; le sont tout autant les mots qui désignent les pauvres et leurs réalités. En voici un florilège.

« La bienfaisance publique peut soulager la misère (...) on lui adresse le reproche d'entretenir le paupérisme, au lieu de contribuer à l'extirper. » (Réforme de la bienfaisance en Belgique, 1900, p.45)

« Ceux qui n'ont pas la volonté de travailler, ce sont les hommes qui préfèrent la mendicité au travail, l'aumône au salaire : mendiants invétérés dont les enquêtes nous révèlent les roueries et tromperies, vagabonds sans aveu, réserve de l'armée du crime. » (Réforme de la bienfaisance en Belgique, 1900, p.95)

« Contre ces fainéants sans vergogne et ces vagabonds sans aveu, la sévérité seule est rationnelle. » (Réforme de la bienfaisance en Belgique, 1900, p.312)

« (...) partout le nombre de vagabonds vicieux et des mendiants de profession augmente (...) » (Réforme de la bienfaisance en Belgique, 1900, p.312)

« N'oubliez pas d'ailleurs – circonstance aggravante – que, depuis l'extension du droit de suffrage, la pression des couches inférieures tend et tendra sans cesse davantage, à une augmentation des dépenses communales pour la Bienfaisance. » (Réforme de la bienfaisance en Belgique, 1900, p.355)

« (…) ce malheureux, qui est atteint de détérioration complète de de la constitution, a été interné depuis 1902, plusieurs fois à la maison de refuge de Wortel (…) » (Courrier du Président de la Commission des Hospices civils au Collège communal, 1910)

« Notre lettre du 8 janvier dernier (…) est relative au placement de ce petit malheureux. » (Courrier du Bourgmestre à la Commission des Hospices civils, 1906)

« D’autre part il résulte d’un rapport de police qu’il s’adonne fréquemment à la boisson. » (Courrier du Président de la Commission des Hospices civils au Collège communal, 1905)

« (…) il ne peut être recueilli dans nos hospices, alors surtout qu’un grand nombre de vieillards recommandables attendent leur tour d’admission. » (Courrier du Président de la Commission des Hospices civils au Collège communal, 1901)

« Les commissions d’assistance doivent, lorsqu’il en est besoin, déléguer (le cas échéant) à des personnes dévouées, le soin de visiter les indigents et de leur distribuer les secours. » (Art. 67 de la loi organique de l’assistance publique, 1925)

« Les enfants dont l’entretien et l’éducation sont confiés aux commissions d’assistance se divisent en enfants trouvés, enfants abandonnés et orphelins pauvres. » (Art. 76 de la loi organique de l’assistance publique, 1925)

« Arrêté relatif à l’administration des biens affectés à la nourriture, à l’entretien et au logement des hospitalières et des filles de charité. » (Paris, le 27 prairal an IX – 16 juin 1801)

« (Les corps municipaux veilleront à) obvier ou remédier aux évènements fâcheux qui pourraient être occasionnés par les insensés ou des furieux laissés en liberté (…) » (Loi du 16-24 août 1790)

Du passé, cette stigmatisation ?

« Je considère comme "inadapté social" celui qui désire profiter des services de la société, sans vouloir lui en rendre par son travail notamment. » (Mémoire d’étudiante de l’école sociale, 1954)

« Le groupe des inadaptés sociaux avec problèmes psychiques augmente rapidement. » (Présidente du CPAS d’Anvers, 2008)