Pauvres de nous

Actions sociales à Namur hier et aujourd’hui

« Vu le rapport du 19 avril 1939 de M. le docteur C. faisant connaître la nommée H. M-F-Léopoldine né à Dorinne […] atteint d’aliénation mentale et qu’il y a lieu de la colloquer d’urgence dans un asile […] Vu l’art. 16 de la loi du 27 novembre 1891 sur l’assistance publique […]. Les frais de son entretien seront supportés […] par la Province […] dans les proportions fixées par la loi sur l’assistance publique. » (extrait de la  justification de l’internement par l’administration communale de Namur et frais d’entretiens supportés selon la loi sur l’Assistance Publique, 19 avril 1939 - CPAS de Namur, Archives de la Commission d’assistance publique de Namur).

Les internements d’aliénés doivent être justifiés et ratifiés par le Bourgmestre. Les données d’identification de la personne et surtout son lieu de domicile sont indiqués. Ce dernier est d’une importance capitale pour déterminer qui [l’Assistance Publique de Namur ici] a la charge des frais liés à l’internement. En effet les frais consécutifs aux soins prodigués à un bénéficiaire sont à charge de la Commission d’Assistance Publique, puis du CPAS dans lequel il est inscrit. L’institution a alors le statut « domicile de secours ».

Les articles de lois et de règlement concernés sont cités afin de légitimer juridiquement l’internement. Un arrêté est prononcé afin d’acter officiellement qui supporte les frais d’entretien et de permettre donc la recherche du domicile de secours.

Le 24 avril 1939, le Sanatorium du Beau Vallon demande au Bourgmestre de la ville de Namur d « ’indiquer le domicile de secours de l’aliénée, et de donner avis de la collocation au Gouvernement provincial à la commune intéressée »

«  A Messieurs les Bourgmestre et Echevins de Dorinne […] Cette indigente paraît avoir droit aux secours publics à Dorinne […] Veuillez nous communiquer votre décision le plus tôt possible. » (extrait  d’une lettre de la Ville de Namur à Administration  communale de Dorinne demandant de confirmer le domicile de secours; 24 avril 1939 - CPAS de Namur, Archives de la Commission d’assistance publique de Namur).

Le jour même, l’Administration communale de Namur s’adresse aux Bourgmestre et Echevins de Dorinne, commune où l’intéressée  « semble avoir droit au secours publics à Dorinne, du chef de ses habitations postérieurement au 18 septembre 1929 ». Ceux-ci doivent confirmer s’ils sont biens compétents à lui fournir cette aide.

Le 26 avril, l’Administration  communale de Dorinne admet que, par conséquent, les frais d’entretien seront à sa charge  sauf « si de nouveaux renseignement […] permettent d’établir que notre commune n’est pas le domicile de secours du prénommé. »